Comment l'émotion peut-elle venir en aide à la RSE ?

“Si nous continuons à faire de la RSE comme aujourd’hui, nous n’obtiendrons aucun résultat”, met en garde Fabrice Bonnifet, président du Collège des Directeurs du Développement Durable (C3D). A l’occasion de la sortie du livre “Les 101 mots de la RSE, à l’usage de tous”, une table ronde du salon Produrable était consacrée à comment mettre le capital naturel et humain au cœur des stratégies d’entreprise. Il en ressort que l’émotion peut prendre une place plus importante dans la réflexion sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Loin de se limiter à des objectifs chiffrés et des actions techniques, la RSE doit évoluer pour intégrer une dimension plus sensible.

Auteurs·rices du livre “Les 101 mots de la RSE”

Le C3D, Collège des Directeurs du Développement Durable, a profité du grand événement annuel de la RSE, le salon Produrable à Paris, pour lancer son livre “Les 101 mots de la responsabilité sociale des entreprises, à l’usage de tous". Cet “abécédaire de la responsabilité sociale des entreprises” a été co-écrit par 101 des expert·es reconnu·es en France. Les droits d’auteur du livre seront reversés à l’association Banlieue Climat.
 
Avant la photo de famille des contributeurs à cet ouvrage collectif dont elle fait partie, Magali Payen, la fondatrice et présidente d’Imagine 2050, a pris part à une table ronde traitant de l’émotion et la RSE. Le débat était animé par Fabrice Bonnifet, président du C3D, avec la participation de Vincent Avanzi, Chief Poetic Officer de la Plume du Futur.
 

Table Ronde “Le Sens et L’Action : L’émotion au secours de la RSE”

 
La discussion a commencé sur un ton léger et humoristique avec Fabrice Bonnifet, vêtu des bandes du réchauffement climatique, demandant à la salle, “Vous êtes chauds ? Aussi chaud que le climat ?”.
 
Magali Payen a souligné la valeur de l’imaginaire collectif pour “co-créer un projet de société enthousiasmant qui nous fasse envie”. Pour construire un monde en harmonie avec la nature, “il faut commencer par l’imaginer dès d’aujourd’hui.” Cet exercice d’imagination est clé pour guider les actions que nous mènerons dès maintenant pour bâtir ce futur souhaitable.

Vincent Avanzi Magali Payen Fabrice Bonnifet C3D

De même, la poésie, selon Vincent Avanzi, a “le pouvoir d’être un élan d’optimisme vers l’avenir mais aussi un retour à soi.” Pour lui, la RSE pourrait aussi bien être “régénération, sobriété et écologie”. Le Chief Poetic Officer a poussé le public à réfléchir sur la notion de nouveaux récits : “comment est-ce qu'on peut réenchanter le monde, grâce à la poésie, (...) et comment est-ce qu'on peut aller au-delà du présent pour dessiner des scénarios un peu plus durables pour demain ?” Vincent Avanzi a partagé sa croyance dans la poétisation des entreprises à travers le storytelling. Il a résumé notre but collectif : “coécrire l'avenir ensemble et se focaliser sur un horizon commun”.
 
Pour accomplir cette mission, Magali Payen par le biais d’Imagine 2050 aide les leaders culturels, “ceux qui ensemencent nos imaginaires”, à se sentir légitimes malgré les imperfections humaines et à porter ce nouveau monde. “On a un pouvoir magique de montrer à quoi le futur pourrait ressembler”, indique-t-elle avant de lancer un appel aux artistes à promouvoir “ce message et à toucher les cœurs”.

Lancement du livre “Les 101 mots de la responsabilité sociale des entreprises, à l’usage de tous”

Accompagnés dans la gaîté et la bonne humeur par un exercice de chant collectif inspiré par l’écriture du livre, les participants à la soirée ont pu découvrir dans un deuxième temps “Les 101 mots de la RSE, à l’usage de tous”, le nouvel ouvrage collaboratif du C3D, disponible ici.
 
Ce livre, qui se veut “abécédaire de la responsabilité sociale des entreprises”, a été co-écrit par 101 expert·es reconnu·es en France et choisi·es pour leurs compétences dans ce domaine. Pami les contributeurs, outre Magali Payen et Vincent Avanzi, on trouve Jean-Marc Jancovici, Audrey Boehly, Philippe Bihouix, Amélie Deloche, Gildas Bonnel, Mary-Lou Mauricio, ou encore Timothée Parrique, et des dizaines de personnalités du monde de la RSE, déterminées à la faire vivre de manière plus forte.
 
Pratique et poétique, ce manifeste, rédigé sous la direction de Fabrice Bonnifet et du C3D, rend intuitif et accessible la RSE à tous·tes. Il sert à éveiller “les consciences, réconcilier le modèle économique des entreprises avec les enjeux écologiques et sociaux et s’engager comme acteurs et actrices du changement”, selon le communiqué de presse.
 
L’ouvrage collectif, qui démystifie et met au clair les concepts de la RSE, se veut exemplaire dans sa démarche en soutenant financièrement les efforts de Banlieues Climat. Cette association sensibilise les populations des quartiers populaires sur les questions environnementales et climatiques pour faire entendre leurs voix et renforcer leur pouvoir d’agir. Une partie des bénéfices de la vente du livre lui seront reversés afin de pérenniser ses actions.
 
Cet événement nous amène à la conclusion qu’en entrant en contact avec nos émotions et en collaboration avec les autres, nous pouvons imaginer un système de RSE plus opérationnel, capable d’impulser une société non pas juste soutenable mais réellement souhaitable. Il nous faudra développer de nouveaux imaginaires pour envisager la prospérité de l’après carbone, un monde où la régénération de la biodiversité est valorisée compte tenu de son rôle primordial dans les services écosystémiques rendus à l’économie et à l’humanité.

Magali Payen avec le livre "Les 101 mots de la RSE"

Pour mieux imaginer ce futur désirable, Imagine 2050 sensibilise et forme les entreprises aux enjeux de la RSE avec des outils adaptés : la conférence Imagine 2050 sur les nouveaux imaginaires, des conférences inspirantes avec des scientifiques et des expert·es, des fresques en tous genres, des ateliers de design fiction et de création éditoriale, et enfin le MOOC IMAGINE 2050 pour changer nos récits de société. N’hésitez pas à nous contacter, si vous souhaitez découvrir le pouvoir des nouveaux récits.