Ce fut l’occasion pour ces professionnels du secteur audiovisuel de partager leur expertise sur les nouveaux récits, de différents points de vue : celui de l’écriture, de la production, de la diffusion, du conseil éditorial et de la recherche.
D’après Olivier Szulzynger, « Il y a une envie d’écologiser nos fictions. Il faut apprendre progressivement à le faire. Mais est-ce que la fiction peut influer sur le réel ? Ce serait déjà pas mal que le réel arrive à influencer les fictions, à montrer que ce monde change ! »
Pour faire passer à l’action, doit-on alerter ou faire rêver les auditeurs ou téléspectateurs ? A propos de la surreprésentation des films catastrophe et des dystopies dans nos récits d’anticipation, Magali Payen explique qu’Imagine 2050 « promeut une biodiversité de récits, pour toucher diverses subjectivités, car nous sommes des êtres principalement d’émotions. La peur est une émotion qui a sa fonction. En revanche, aujourd'hui, on refuse d’écouter la menace dont elle nous parle. La peur a donc sa fonction à condition qu’elle ne nous déborde pas et à condition qu’on fasse le lien avec la réalité, ce qui n’est pas toujours le cas dans les dystopies. » D’après notre consultante Yasmina Auburtin présente également dans la salle, "il faudra dans les grandes sagas bifurquer vers des récits de réconciliation, qui passeront par des moments compliqués de combat. Le message à envoyer aux gens est de les réintégrer à la nature plutôt que de les mettre face à elle dans des logiques d’adversité ".
Magali Payen a rappelé l’essentiel : "On est dans un grand jeu de société dont on a inventé les règles et on a tendance à oublier cela. Apprenons à distinguer les mythes de la réalité, qui sont les lois de la nature. L’enjeu est de comprendre ces lois auxquelles personne ne pourra échapper et de réinventer des mythes au service du vivant."