L’équipe Imagine 2050 forme 400 journalistes du groupe TF1

Comment faire émerger un journalisme conscient des enjeux climatiques et plus globalement écologiques ?

Dans son sixième rapport, le GIEC rappelle la tâche clé des médias pour « cadrer et transmettre les informations sur le changement climatique ». Les médias doivent bénéficier de la sensibilisation, de la formation et des conseils éditoriaux requis pour honorer cette responsabilité. Car tout ceci s’apprend ! Depuis fin 2022, nous acculturons les journalistes du Groupe TF1 aux enjeux climat et biodiversité. Sur 2023 et 2024, 400 d’entre eux seront formés, que ce soit des rédacteurs, des JRI, des cadres de l'info ou des présentateurs, grâce à des ateliers participatifs ou des journées de formation. Nos journalistes formatrices Juliette Nouel et Sophie Roland, coordonnées par notre directeur Laurent Esposito, interviennent auprès des équipes éditoriales de TF1 Info, TF1 et LCI pour leur transmettre les connaissances et les méthodes d’analyse nécessaires pour traiter ces sujets de façon éclairée.

Au sein de l'Université TF1, la journée de formation “Journalisme et climat” que nous animons est l’occasion pour les journalistes de saisir la complexité des enjeux écologiques et de comprendre comment les intégrer dans le traitement éditorial. Au programme : état des lieux scientifique, feuilles de route climat, méthodes pour faire davantage de pédagogie au travers du prisme des solutions, pour renouveler ses angles, pour éviter les pièges du greenwashing et de la mal-adaptation. Grâce à des cas concrets et un atelier de créativité éditoriale, les participants sont désormais détenteurs des clés pour transformer les récits journalistiques dans toutes les rubriques des journaux télévisés ou du site web !

Les formatrices d’Imagine 2050 sont des pionnières du traitement journalistique des enjeux autour du climat et des limites planétaires. Nous nous appuyons sur la méthodologie du Solutions Journalism Network que nous déployons dans les rédactions. Cette approche promeut plusieurs réflexes professionnels : traiter l’information de façon plus transversale, s’interroger sur les liens de causes à effet, parler des sources du problème et activités humaines, donner des ordres de grandeur, sortir de l’éco-geste qui dépolitise, enquêter sur les origines du problème et les conflits d’intérêt, dépasser la polarisation des enjeux, traiter des solutions, décrypter le greenwashing, réfléchir à de nouveaux récits et à de nouveaux format. Selon l'approche du SJN, il faudrait également renoncer aux traitements médiatiques qui individualisent, héroïsent, présentent des solutions miracles ou qui dépolitisent le sujet.
Voici un aperçu de certains points abordés pendant nos formations chez TF1, mais aussi au quotidien Le Parisien, chez RTL NL ou au sein des rédactions des magazines de Prisma Media : infuser les enjeux écologiques dans les différents services (économie, politique, culture, sports,...) pour qu’ils cessent d’être l’angle mort des rubriques traditionnelles ; traiter l’écologie, le vivant et la justice de manière transversale ; faire œuvre de pédagogie envers les publics ; repenser le lexique et les images utilisées ; élargir le traitement des enjeux ; enquêter sur les origines des dérèglements et les vulgariser ; informer sur les solutions aux crises ; savoir distinguer l’adaptation de la maladaptation…