D'où est née l'idée d'une collaboration avec Julie Gautier ?
J’ai rencontré Julie en septembre 2021 au Congrès mondial de la nature à Marseille, alors que je cherchais des réalisateur.ice.s qui avaient cette capacité de toucher des millions de personnes avec des œuvres puissantes. À une soirée, un ami me parle du court-métrage Ama, réalisé par une certaine Julie Gautier, et me dit qu’il faut absolument que je travaille avec la réalisatrice. Deux jours plus tard, alors que j’aurais dû rentrer chez moi mais que j’avais exceptionnellement prolongé mon séjour, un autre ami me dit à une autre soirée qu’il doit me présenter une réalisatrice et qu’on a vraiment des choses à faire ensemble : c’était Julie Gautier.
Julie m’a dit qu’elle avait alors depuis 7 ans cette idée d'un film sur la pollution plastique mais qu’elle n’arrivait pas à la mettre en place. C’était déjà l’histoire d’une Naïade et d’un géant de plastique. Je lui ai proposé de l’aider à réaliser ce film. Le Géant Bakélite est né de cette rencontre en septembre 2021 à Marseille, et nous avons cherché à faire les choses aussi bien que possible. C'était très important pour nous que le film soit éco-produit, et nous sommes ravis que BAKELITE soit le premier court-métrage à recevoir le label Ecoprod Pionnier. Il faut également souligner le travail de toute l'équipe, et notamment celui d’Hortense comme artiste plasticienne : grâce à son œuvre, il n'y a aucun recours aux effets spéciaux dans le film. Il faut également saluer le travail de Jacques à la photographie ! (Pour en savoir plus sur l'éco-production, venez découvrir nos entretiens avec Jacques Ballard, Hortense le Calvez et Claire Egnell) C'était également merveilleux de pouvoir enfin travailler avec le compositeur de musique électronique Rone. Nous avions envie de collaborer depuis 2019, et ce court-métrage de Julie en était enfin l’occasion.D’autant qu’on a eu la chance de pouvoir utiliser son titre phare Brest.
Peux-tu nous en dire plus sur la conception de la campagne qui est proposée en aval du film ?
L'idée de Julie depuis le départ était de mobiliser contre la pollution plastique. La campagne s'est donc construite autour de son film et de cette proposition. Le court-métrage renvoie vers un site internet qui propose plusieurs calls to action pour agir au niveau international, européen, et à son échelle. Il est toujours primordial chez On Est Prêt de donner la possibilité d’agir aussi bien au niveau systémique (interpellation des puissants) qu'individuel. Il s’agit, dans la production à impact comme nous l'entendons, de tisser tous les différents niveaux d’engagement et d’impulser un engagement global et holistique chez le spectateur.
Pour concevoir cette campagne, nous avons procédé chez On Est Prêt à ce que j’appelle « l’investigation créative » habituelle. Nous avons investigué auprès d’experts, d’ONG, de chercheurs, de journalistes, pendant des mois. On a lu les livres d’experts comme Nelly Pons (Océan Plastique), Capucine Dupuy (Plastic Tac Tic Tac), Nathalie Gontard et Hélène Seingier (Plastique, le grand emballement), Dorothée Moisan (Les Plastiqueurs) -qu’on a ensuite eu l’occasion d’interviewer, on a également pu s’entretenir avec Flore Berlingen de Zero Waste, Marc-André Selosse, des associations comme Surfrider, Break Free… On a ouvert très large pour bien comprendre quels étaient les sujets autour du plastique.