Elle était très complète, nous informant sur la complexité systémique du changement climatique ainsi que sur notre empreinte carbone, qu’on a chacun mesurée. C’était une prise de conscience personnelle de notre impact et des enjeux du climat, ainsi que de la façon dont on envisage ces questions. Nous nous sommes interrogés sur tous les angles à traiter et même les termes que nous utilisons dans nos reportages : est-ce qu’on parle de « changement » climatique ?
En quoi la formation Journalisme et Climat vous a-t-elle permis de surmonter certaines difficultés rencontrées lorsque vous traitiez d’écologie dans vos reportages, et quels sont les changements que vous observez à l’échelle de la rédaction ?
J’avais déjà de l’appétence pour ces thématiques avant, et grâce à la formation, j’ai obtenu des outils pour mieux travailler, pour mettre en perspective l’information ou encore pour appliquer les techniques du journalisme de solutions, qui ne consiste pas à faire de l’angélisme. Il faut non seulement vérifier les faits, mais aussi réellement mettre à l’épreuve les limites de chaque solution. Personnellement, depuis la formation, je m’intéresse plus aux limites d’une solution avancée qu’avant. Par exemple, j’ai dernièrement fait un reportage sur les jouets en plastique recyclé. Je suis allé voir aussi bien une entreprise qui en fait, qu’une entreprise qui n’en fait pas. Ainsi, j’ai pu leur demander pourquoi ils n’en faisaient pas, quelles étaient leurs problématiques, dans quelles conditions il est possible de faire du plastique recyclé pour les jouets, et surtout : est-ce réellement bénéfique pour l’environnement ? On demande aujourd’hui plus de preuves à nos interlocuteurs : l’entreprise française qui produit des jouets en plastiques recyclés que nous sommes allés voir, par exemple, avait calculé son impact avec l’ADEME. (Voir le reportage)
Sophie Roland nous a aussi permis d’avoir un carnet d’adresse de scientifiques et d’experts, très utile pour trouver les bonnes sources. C’est un dialogue régulier, des échanges qui se sont multipliés au sein de la rédaction, parce qu’on a quasiment tous suivi cette formation. Il y a un débat maintenant, ce qui veut dire que l’opération est réussie. Le sujet, aujourd’hui, est au cœur des préoccupations.